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ASTRONOMIE ET ASTROPHYSIQUE

 

Peu d'élèves sortent de leur cursus scolaire en étant capables de citer plus d'une scientifique. Ce constat n'est pas étonnant étant donné que très peu de figures féminines ayant contribué à l'histoire des sciences sont présentées dans les manuels scolaires ou dans nos activités.

Pour se donner les moyens de rétablir la véritable histoire des sciences de la vie et de la Terre, pour que toutes et tous puissent se reconnaître et s’identifier dans ces héros et héroïnes culturel⋅le⋅s qui se sont succédé au cours du temps, voici quelques notices biographiques qui devraient pouvoir trouver place dans nos enseignements.

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Aglaonice de Thessalie (IIe siècle avant J.-C.)

 

Considérée comme la première femme astronome, Aglaonice de Thessalie étudie le mouvement des astres et notamment celui de la Lune. Elle sait calculer l'apparition des éclipses et se forge une réputation de « sorcière » en les prévoyant dans une Grèce qui déifie le ciel. Ses découvertes sont relatées par Plutarque.

Pour en savoir plus
– [fr] Fiche biographique Wikipedia

 
 
 

Caroline Herschel (1750-1848)

 

Astronome allemande, Caroline Herschel contribue au progrès des connaissances en astronomie par la découverte de plusieurs comètes. Une comète périodique porte d'ailleurs son nom : 35P/Herschel-Rigollet. Elle est la première femme à recevoir un salaire pour sa contribution à la science, à recevoir la médaille d'or de la Royal Astronomical Society (en 1928) et à être nommée membre honoraire de la même institution.

Pour en savoir plus
– [fr] Fiche biographique Wikipedia

 
 

Maria Mitchell (1818-1889)

 

En 1848 Maria Mitchell découvre une comète. C'est la deuxième femme à en découvrir une. Cela lui vaut une grande renommée et la possibilité de travailler réellement comme astronome. Elle devient membre de différentes associations – c'est alors le plus souvent la première femme à en faire partie. Elle est la toute première professeure titulaire (sans distinction de sexe) de l'université de Vessar College, aux États-Unis.

Maria Mitchell est une grande militante de l'égalité. Alors qu'elle est de renommée internationale et qu'elle possède une grande expérience, elle apprend que les jeunes chercheurs hommes sont mieux payés qu'elle. Elle se bat alors pour obtenir une augmentation au nom de l'égalité salariale et l'obtient. Elle est militante pour le droit de vote des femmes. En signe de protestation contre l'esclavage, elle boycotte les vêtements en coton.

 

Annie Jump Cannon (1863-1941)

 

Au cours d'une carrière exemplaire d'astronome, Annie Jump Cannon développe en 1910 un système de classification des étoiles, appelé le « système Harvard ». Il repose sur leur température et leur composition et toujours utilisé aujourd'hui pour désigner les types spectraux. Elle classe ainsi plus de 400 000 étoiles au cours de sa vie, ce qui fait d'elle l'une des plus grandes contributrices de la classification des étoiles.
Par ailleurs, elle découvre seule 300 étoiles variables et cinq novas inconnues des astronomes grâce à son étude minutieuse des photographies du ciel. Évoluant dans un monde essentiellement masculin, Annie Jump Cannon est reconnue par toute la communauté d'astronomes pour son expertise mais n'obtient pas les postes universitaires mérités. En 1925, l'université de Harvard lui décerne le titre honorifique de docteure en astronomie. L'astronome Cecilia Payne a l'occasion de collaborer avec elle et d'utiliser son système de classification.

Pour en savoir plus
– [en] Women History
– [en] Wikipedia
– [fr] « Annie Jump Carson », Wikipedia.

 

Cecilia Payne (1900-1979)

 

Astrophysicienne anglo-américaine, Cecilia Payne étudie la botanique, la physique et la chimie à l'université de Cambridge avant de s'orienter vers l'astronomie. Elle en sort sans diplôme puisque l'Université n'en délivre pas encore aux femmes. Elle part travailler pour Harlow Shapley, directeur de l'Observatoire de l'université de Harvard, aux États-Unis en 1923.
Ses travaux l’amènent à découvrir la composition des étoiles en établissant que si les étoiles ont une composition en éléments lourds semblable à celle de la Terre, elles sont majoritairement composées d’hydrogène, ce qui va à l’encontre des idées de l’époque. En 1924, elle écrit un article en ce sens et le fait relire par l’astronome Henry Russell, qui la dissuade de publier sa découverte. Il publie pourtant lui-même, quatre ans plus tard, un article sur le sujet. En 1925, Cecilia obtient brillamment son doctorat et se lance dans l’étude des étoiles de haute luminosité, de la structure de la Voie lactée et des étoiles variables. En 1936, elle devient ainsi membre de la Société philosophique américaine, en 1943 de l’American Academy of Arts and Sciences. Un astéroïde a été nommé en son honneur.

Pour en savoir plus
– [fr] Fiche biographique Wikipedia.
– [fr] Cecilia Payne-Gaposchkin, astronome pionnière, L'Histoire par les femmes, 15 octobre 2013 (consulté le 7 octobre 2015).
– [en] Fiche biographique Wikipedia.
– [en] « Cecilia Payne-Gaposchkin (1900-1979) », She is an astronomer, 2015 (consulté le 7 octobre 2015).

 

Jocelyn Bell Burner (née en 1943)

 

Astrophysicienne britannique, Jocelyn Bell doit sa renommée (en 1967) à la découverte des pulsars, un type d'étoile à neutrons qui transmet des signaux radio à intervalle régulier. Elle fait cette découverte à 24 ans, alors qu'elle n'est qu'étudiante et réalise sa thèse sous la direction d'Antony Hewish. Elle travaille avec lui, notamment à la fabrication d'un radiotélescope destiné à étudier les quasars récemment découverts à l'époque. De cet apport décisif aux connaissances de l'univers, elle ne peut en revanche tirer la consécration la plus prestigieuse, puisque le prix Nobel de physique est attribué exclusivement à son directeur de thèse pour cette découverte, ce qui déclenche une vive controverse.

Pour en savoir plus
– [fr] Fiche biographique sur Wikipedia.
– [fr] Lisa-Marie Gervais, Une petite guerre des étoiles, Le Devoir, 14 août 2007 (consulté le 7 octobre 2015).

 

Vera Rubin (1928-2016)

 

Astronome américaine, Vera Rubin doit sa renommée au fait d'avoir, par ses observations, démontré l'existence de la matière noire. Dès sa thèse, en 1954, elle s'inscrit à contre-courant des théories de l'époque en affirmant que les galaxies ne sont pas réparties uniformément dans l'Univers mais regroupées sous forme d'amas. Une thèse révolutionnaire et donc peu considérée. Il faudra attendre 15 ans pour voir ses affirmations confirmées.
Ce sont les travaux effectués dans les années 1970 qui lui valent sa renommée : en étudiant la vitesse de rotation des galaxies spirales, d'abord celle d'Andromède, puis de 200 autres, elle met en évidence le fait que les étoiles périphériques ne se déplacent pas moins vite que celle du centre de la galaxie. Il s'agit d'une observation en totale opposition avec les lois de la gravitation auxquelles ces étoiles sont censées être soumises. Vera Rubin explique cela par le fait que les galaxies sont entourées d'un halo de matière noire – matière imaginée une quarantaine d'années plus tôt par Fritz Zwicky mais sans qu'il en démontre l'existence – et conclut même que cette matière invisible composerait 90 % de l'univers.
Ses apports rendent Vera Rubin d'autant plus méritante qu'ils apparaissent à une époque où les femmes sont exclues de la plupart des laboratoires et des observatoires : lorsque son directeur de thèse l'invite au laboratoire de physique appliquée, c'est sur le palier de la porte qu'ils doivent se parler, aucune femme n'étant autorisée à entrer dans les locaux.

Pour en savoir plus
– [fr] Vera Rubin : à la découverte de l'Univers, Discov/Her, (consulté le 7 octobre 2015).
– [fr] Éric Simon, Le prix Nobel de physique pour Vera Rubin, Parti pris !, Ça se passe là haut..., 5 octobre 2014 (consulté le 7 octobre 2015).
– [fr] Mathieu, Dossier : la matière noire, PodcastScience.fm, 7 avril 2011 (consulté le 7 octobre 2015).